Dans quel contexte utilise-t-on des piézomètres autrement dit, quand faut-il surveiller les eaux souterraines ?
Un piézomètre est un ouvrage dédié à la surveillance des eaux souterraines, qui permet, entre autres, de réaliser des prélèvements d’eaux souterraines en vue de leur analyse, pour s’assurer de l’absence de pollution.
La surveillance des Eaux souterraines de certaines ICPE est prévue par la réglementation dans les cas suivants :
- dans le cadre de l’exploitation « normale » de l’ICPE (la surveillance est alors prescrite par Arrêté préfectoral dans le cas des ICPE soumises à Autorisation)
- dans le cadre d’une surveillance suite à un diagnostic de pollution
- ou enfin dans le cadre de la cessation d’activité de l’ICPE.
Une surveillance est aussi à réaliser, y compris pour les sites non classés ICPE, dès lors qu’on est en présence d’un contexte de pollution des sols, par exemple suite à un accident (déversement accidentel de produits dangereux) ou en cas de travaux de dépollution.
En résumé, les mesures réalisées avec des piézomètres permettent, selon les cas :
- de définir un état initial de l’état des eaux souterraines
- de surveiller l’absence d’impact de pollution
- de mettre en évidence un éventuel impact et de suivre son évolution
- de dimensionner des mesures de gestion de la pollution adaptées et proportionnées et de suivre leur efficacité
Toute installation de piézomètre doit être déclarée, en amont de l’installation :
- auprès de la Police de l’Eau, au titre de l’article L.214-1 du Code de l’Environnement
- et pour les ouvrages de plus de 10 mètres de profondeur, sur la base de données DUPLO (Document Unifié Pour les Ouvrages Souterrains), dans le cadre du Code Minier.
Quels sont les points à maîtriser dans le cadre de la surveillance des eaux souterraines et de l’utilisation des piézomètres ?
Pour garantir la fiabilité des résultats de mesures réalisées avec les piézomètres, il est en premier lieu nécessaire de disposer d’un réseau piézométrique de surveillance adapté au contexte de la surveillance et au contexte hydrogéologique, en terme de nombre de piézomètres installés, de positionnement, de profondeur.
Il est également important que la conception et la réalisation des forages de contrôle et de suivi de la qualité de l'eau souterraine respectent les règles de l’art, définies par la norme NF X31-614.
Les caractéristiques de chaque piézomètre installé doivent clairement être définies : typologie de tubage, bouchon, conditions d’installations.
Un autre point essentiel et prévu par la réglementation est de s’assurer périodiquement de leur bon état de fonctionnement et d’entretien et de maîtriser les risques de contamination des ouvrages et des eaux souterraines. Ces points sont notamment prévus dans l’arrêté ministériel du 02/02/1998 (art. 65.).
Quand faut-il contrôler les piézomètres ?
La norme NF X31-614* prévoit la vérification périodique de l’état des piézomètres.
Le Guide BRGM de décembre 2022 relatif à la surveillance de la qualité des eaux souterraines recommande qu’une inspection caméra de l’état du piézomètre soit réalisée tous les 8 ans.
En contexte sites et sols pollués, cette périodicité passe à 4 ans dans le cas d’un suivi, suite à une pollution avérée (suivi bilan quadriennal).
Un contrôle du piézomètre doit bien sûr être réalisé à chaque fois qu’on a une suspicion d’un état dégradé (constat visuel, absence d’eau, accès difficile).
(*) Norme NF X31-614 : Qualité du sol - Méthode de détection et de caractérisation des pollutions - Réalisation d'un forage de contrôle ou de suivi de la qualité de l'eau souterraine au droit et autour d'un site potentiellement pollué
En quoi consiste le contrôle des piézomètres ?
Le contrôle du piézomètre comprend 2 phases :
Tout d’abord un examen des données documentaires disponibles liées au piézomètre : études hydrogéologiques, coupes techniques des ouvrages piézométriques, documents réglementaires (arrêté préfectoral…), plan de réseaux piézométriques…
Le contrôle de l’état du piézomètre est ensuite réalisé : il s’agit d’un examen visuel de bon état, complété par des investigations à l’aide d’une caméra, pour identifier les zones de fragilité, la présence éventuelle de coudes, l’obstruction éventuelle par des végétaux ou tous types d’objets, ou encore l’absence de colmatage au niveau des crépines. Le contrôle peut ainsi durer une demi-heure à une heure par piézomètre.
Le rapport de contrôle comporte des préconisations d’entretien, de remise en état, ou encore de comblement si le piézomètre est trop dégradé, ou d’installation d’un nouveau piézomètre en remplacement.
Les recommandations peuvent aussi porter sur la mise à jour des documents techniques et des documents administratifs liés à la Déclaration des piézomètres, et intégrer des recommandations relatives à la stratégie de suivi de la qualité des eaux (plan d'échantillonnage, position des piézomètres, profondeur de prélèvement, amont-aval hydraulique, …).
Le contrôle caméra par Apave est réalisé par des personnes qualifiées qui interviennent au quotidien dans la pose des piézomètres et le suivi de la qualité des eaux souterraines.
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