Visuel de la couverture de la parole client Apave CH Libourne

[Parole Client] Maîtrise du risque aspergillaire en milieu hospitalier en période de travaux

Le Centre Hospitalier de Libourne confie à Apave la surveillance environnementale de la qualité de l’air avec des systèmes capteurs.

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| Temps de lecture : 10 minutes
Photo de Fabrice Canadell
Fabrice Canadell est conducteur de travaux au sein de la Direction des Fonctions Techniques et Travaux du Centre Hospitalier de Libourne. Pendant les travaux de démolition réalisés sur certaines parties de l’établissement, l’un de ses objectifs a été de maîtriser le risque de pollution de l’air lié au chantier, aux abords des bâtiments de soins. C’est à Apave qu’ont été confiées les mesures en temps réel des particules fines présentes dans l’air, au moyen de capteurs connectés. Une surveillance qui a contribué à maîtriser le risque aspergillaire et à renforcer la sécurité des patients.

Quels étaient vos objectifs lorsque vous avez engagé des mesures de surveillance de la qualité de l’air ?

Pendant la phase de travaux de démolition des ailes sud et ouest du monobloc du centre hospitalier, nous devions nous assurer de maîtriser le risque aspergillaire.

Le risque aspergillaire est un risque d’infection causée par des champignons du genre Aspergillus, qui sont véhiculés par l’air et les poussières. Les travaux ou chantiers présentent un risque important dans la contamination aspergillaire car ils entrainent un relargage de poussières et une mise en suspension des spores fongiques. 

L’aspergillus est susceptible de provoquer une maladie infectieuse grave des voies respiratoires : l’aspergillose. Cette maladie survient la plupart du temps chez des patients immunodéficients, c’est pourquoi le risque aspergillaire est un risque majeur à maîtriser en milieu hospitalier.

Etant donné le caractère prioritaire et indispensable des travaux de démolition que nous devions réaliser, et la nécessaire continuité des soins, il a été essentiel de renforcer les mesures de prévention contre le risque aspergillaire. 

Plusieurs bâtiments devaient être protégés des poussières liées au chantier, et en particulier l’hôpital général (NHL), le service de dialyse et le service d’oncologie.

En tant que conducteur de travaux, ma responsabilité a été d’apporter au service hygiène des éléments tangibles pour montrer que la qualité de l’air extérieur était suivie et que nous pouvions être alertés en temps réel en cas de dépassement des valeurs seuils que nous nous étions fixées avec le service hygiène. 

Pendant les travaux, nous devions veiller à maintenir la qualité de l’air à deux niveaux : dans les locaux de l’établissement, mais aussi aux abords du chantier.

Dans les locaux de l’établissement, la qualité de l’air est maîtrisée grâce aux centrales de traitement d’air (CTA) : une vigilance particulière a donc été apportée, pendant le chantier de démolition, au maintien de la qualité des filtres en nous assurant de leur non-encrassement par les poussières liées au chantier.

Aux abords du chantier, il a été indispensable de maîtriser et contrôler la qualité de l’air, pour protéger les patients, notamment au moment de leur arrivée sur le site.

Pour garantir ces objectifs, nous avons fait le choix d’engager une surveillance de la qualité de l’air en continu.

En quoi a consisté la prestation de surveillance de la qualité de l’air confiée à Apave ?

La maîtrise d’œuvre nous avait proposé d’assurer le suivi de la qualité de l’air, mais nous avons finalement, après une consultation, choisi de solliciter un organisme indépendant et notre choix s’est porté sur Apave.

Nous avons ainsi confié à Apave la surveillance des niveaux de concentration en poussières fines PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) et ultrafines PM 2,5 (particules de diamètre inférieur à 2,5 microns) aux abords du chantier, lors des différentes phases de travaux, par des mesures à lecture directe, avec des capteurs connectés.

Ces mesures du niveau particulaire en air ambiant extérieur sont réalisées en continu : la campagne de mesure s’est étendue sur un peu plus d’un an, entre juillet 2022 et août 2023. Les sentinelles (capteurs connectés) ont été installées dès lors que le chantier a commencé à être émissif. 

Comment avez-vous préparé les campagnes de mesures et comment se sont-elles déroulées ?

En première étape, nous avons défini avec Apave la stratégie de positionnement des points de mesure, compte-tenu de la configuration du site et de sa situation géographique, en particulier de l’exposition au vent.

Nous avons ainsi décidé de positionner les points de contrôle en périphérie de la zone de travaux, aux emplacements suivants :

  • 1 capteur de mesure de poussières côté Est pour protéger les patients admis au centre de dialyse
  • 1 capteur au niveau du bâtiment oncologie côté Ouest
  • 1 capteur au niveau de l’une des ’entrées principales des patients dans l’hôpital

En deuxième étape, la phase de surveillance en continu s’est engagée. Un rapport mensuel nous a été fourni par Apave et surtout, des alertes immédiates en cas de dépassement de seuils.
Le système transmet automatiquement par mail (liste de diffusion) les informations essentielles liées au dépassement de seuil.

Un technicien Apave destinataire des alertes, était en charge de transmettre les informations  également par SMS au chef de chantier et au conducteur de travaux ou à ses suppléants.
Chaque alerte a été systématiquement et immédiatement analysée pour en identifier les causes (liées ou non au chantier) et engager des actions correctives à chaque fois que les alertes étaient liées au chantier. Les causes liées au chantier ont été systématiquement prises en compte : questionnement du chef de chantier, constat aléatoire sur site,... Les conditions météorologiques et le sens du vent ont été pris en compte dans nos analyses..  Les incendies qui avaient eu lieu dans la région étaient parfaitement observables...

Après les premières transmissions reçues d’APAVE sur l’analyse des pics de dépassement de seuil, nous avons demandé à disposer des fichiers complets de mesure pour engager une analyse globale sur la causalité et ajuster encore un peu plus les seuils afin que les alertes soient cohérentes avec l’objectif. L’objectif étant d’amener l’entreprise de déconstruction à respecter les protocoles liés à la maitrise des poussières lorsqu’elle s’écarte de la cible, et d’initier les ajustements nécessaires pour satisfaire l’objectif final qui est de ne pas faire prendre de risque aux patients dans les bâtiments et aux abords immédiats du chantier. Dans le cadre de ces ajustements, l’entreprise de démolition a été amenée à compléter son dispositif de brumisation pour plaquer les poussières au sol au plus près de la source d’émission. Par la suite, les éléments majeurs de la déconstruction étant au sol, les problématiques portaient davantage sur la circulation d’engins sur les gravats et l’évacuation de ceux-ci.

Quel a été l’apport des mesures et de l’intervention d’Apave ?

En amont de la campagne de mesure, les explications de l’expert Apave relatives à la maîtrise du risque aspergillaire nous ont permis de conforter notre approche et de rassurer notre service hygiène quant à la démarche engagée. Nous avons pu réfléchir à une démarche globale visant la maîtrise du risque aspergillaire, et la justifier.

La réalisation des contrôles d’environnement spécifiques, pendant cette période critique, nous a permis d’évaluer l’efficacité des différentes mesures de prévention que nous avions mises en place, telles que :

  • le confinement du chantier / des bâtiments : bardage périmétrique du chantier, confinement des ouvrants du bâtiment sur différentes phases du projet
  • les actions de prévention : circulation des engins de chantier à allure modérée, mouillage systématique en phase émissive
  • la gestion des portes et fenêtres des chambres : interdiction d’ouverture des fenêtres donnant sur le chantier, suppression de certains accès
  • la sensibilisation du personnel de l’entreprise de démolition au risque aspergillaire

La campagne de surveillance nous a apporté des informations concrètes pour répondre aux exigences mentionnées sur la fiche CLIN* d’évaluation du risque aspergillaire, pour maîtriser ce risque et pour rassurer les différentes parties prenantes.

(*) CLIN : comité de lutte contre les infections nosocomiales

Couloir d'un hôpital avec un lit médicalisé
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